


La Coupe d'Afrique des nations (Can) a démarré sur un rythme fou. Huit buts en un seul match, tel est le spectacle dont a eu droit le monde du football hier, au stade 11 Novembre de Luanda où le pays organisateur, l'Angola, et le Mali se sont neutralisés sur le score de parité de 4 buts partout, en match d'ouverture de la 27e édition de la Can. Pourtant, tout semblait cuit pour l'équipe du Mali qui a été malmenée et menée au score (4-0) jusque dans les vingt dernières minutes de la rencontre. Deux coups de tête de l'attaquant angolais Flavio (37e et 42e mn), un pénalty de Gilberto (67e mn) et un autre de Manucho (74e mn) ont permis aux ‘Palancas negras’ de prendre le large sur l'équipe malienne. Débordée de tous les côtés, cette dernière avait du mal à retrouver ses sens et ses repères sur la pelouse du stade 11 Novembre de Luanda.
Fougueuse, la sélection angolaise exerce un bon pressing sur son adversaire et les débordements de ses joueurs de couloir causent énormément de problèmes aux partenaires de Kanouté. Surtout Gilberto, qui provoque deux penalties en seconde période. Mais, même surclassé à un quart d'heure de la fin, le Mali n'abdique pas. En face, les Angolais sont pris par leur désir d'aggraver le score pour ravir leurs supporters. Mais, par manque d'expérience, ils vont se faire incroyablement remonter.
Pour cela, il a fallu un sursaut d'orgueil des deux vedettes de la sélection malienne, Seydou Keïta et Frédéric Kanouté pour que les ‘Aigles’ retrouvent leurs ailes. Le premier nommé a réussi un doublé (82e et 90e), tandis que le second avait permis auparavant à son équipe de réduire le score de deux longueurs derrière l'équipe angolaise. Menés par 4 à 0, les ‘Aigles’ se retrouvent subitement à un but de retard de leur adversaire. Les 50 000 spectateurs qui avaient envahi les gradins du stade 11 Novembre, retiennent leur souffle. La pression a changé de camp. L'Angola panique. Le Mali continue son offensive.
Avec les trois buts inscrits en moins de huit minutes de jeu, les ‘Aigles’ croient au miracle de refaire leur retard. En face, globalement plus rapides, les Angolais souffrent à chaque transversale adverse et lorsque les ‘Aigles’ du Mali passent par-dessus la défense. Et au lieu de faire bloc pour attendre tranquillement le coup de sifflet final, les locaux ne lâchent pas leur schéma de jeu offensif. Dans les ultimes secondes des arrêts de jeu, alors que les gradins du stade 11 Novembre se vidaient de son public, le miracle se produit pour le Mali. Sur un cafouillage à deux pas du gardien angolais, Carlos, un des attaquants maliens, Yatabaré, met le pied. Ce fut l’égalisation. Les joueurs angolais se prennent la tête. Ils n'en croient pas leurs yeux. De la joie, ils passent à la tristesse. Le stade du 11 Novembre plonge dans un silence glacial. Le public qui était tantôt sur-excité et qui chantait et dansait au rythme angolais, plonge dans la déception. Seules les voix de la centaine de supporters maliens se font entendre dans le vide.
Les ‘Palancas negras’ qui croyaient avoir bien réussi leur entrée en matière dans cette 27e édition de la grand-messe du football africain qu'ils organisent chez eux, passent à côté de leur premier match. Analysant ce match, l'ancien entraîneur du Port autonome de Dakar, Malick Daff indique que le Mali a profité de la naïveté de l'équipe angolaise pour revenir au score : ‘Un match se joue en 90 minutes. C'est vrai que quand on mène par 4 buts à 0, on peut penser à avoir plié le match. Que le plus dur est déjà réussi. Mais, ceci ne veut pas que les joueurs doivent arrêter de jouer. Par conséquent, bien qu'ayant mené au score, l'Angola devait maintenir la pression, en maîtrisant le ballon dans le deuxième tiers du camp adversaire. Malheureusement, ils ne l'ont pas fait. A partir du dernier quart d'heure, l'équipe angolaise a laissé l'initiative du jeu à l'adversaire. Avec des joueurs très expérimentés comme Seydou Keïta et Frédéric Kanouté, il n’était pas surprenant de voir le Mali revenir au score’. Selon lui, ‘avec ce match nul, la confiance et la sérénité ne seront pas de mise dans les rangs de cette équipe d'Angola. Les critiques vont beaucoup pleuvoir sur les joueurs et leur staff technique. Au lieu de bien préparer leur second match contre le Malawi, on risque d'assister à des scènes de critique qui vont déconcentrer le groupe angolais. Contrairement à l'Angola, le Mali pourrait gagner en confiance pour réussir un match meilleur contre l'Algérie lors de sa seconde sortie’, assure l'ancien international sénégalais au milieu des années 90, Malick Daff.
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