Les champions d'Europe auraient du commencer à se poser des questions lorsqu'ils ont vu les Américains se créer les meilleurs occasions dès les premières minutes. Jozy Altidore avait allumé la première mèche côté gauche, mais Carles Puyol avait dégagé en corner (3'). A peine 120 secondes plus tard, Iker Casillas est obligé de sortir de sa surface pour tacler dans les pieds de Charlie Davies. Toujours spectateurs, les défenseurs ibériques étaient aux premières loges pour apprécier, après un magnifique travail côté droit de Clint Dempsey, le ciseau retourné de ce même Davies, qui passait un bon mètre à droite (7'). Cet enthousiasme déteignait sur ses coéquipiers, et c'était au tour de Dempsey de s'illustrer d'un frappe croisée depuis l'extérieur avec un rebond, mais à côté (9').

Les Espagnols ne voient pas le jour, et c'est Cesc Fabregas qui faisait finalement entrer un peu de lumière dans la maison rouge d'une demi-volée de 20 mètres qui retombaite juste derrière la transversale (10'). Dans la minute suivante, depuis le côté gauche, Xavi réalisait l'un de ses rares bons gestes de la soirée en servant Fernando Torres au second poteau. Mais la reprise sans contrôle du Niño s'envolait.

C'était évident, l'Espagne n'était pas dans un bon jour, avec un jeu trop direct, des passes imprécises, et des occasions qui ne viennent pas. La sanction - ou la récompense américaine - n'allait pas tarder. Servi par Dempsey, Altidore parvenait à se défaire du marquage de Gerard Piqué et frappaite sans se poser de question. La main de Casillas n'était pas assez ferme et le cuir heurtait le poteau droit avant de finir dans les filets (31', 1:0).

Le temps de se remettre de cette gifle et la Furia passait tout près de rétablir l'équilibre par David Villa, mais sa frappe sans angle passait au-dessus. Pas de quoi affoler les Américains qui, lorsque l'Espagne tendait l'autre joue, passaient près de doubler la mise. Sur un coup franc de Donovan, la tête de Dempsey frôlait la transversale. Preuve que la machine espagnole tournit à l'envers, c'est le défenseur Sergio Ramos qui se créait les meilleures occasions avant la pause (39', 43'). Maladroit, Torres se montrait malheureux dans tous ses duels Tim Howard, le portier américain remportant ce mini Liverpool-Everton et permettant aux hommes de Bob Bradley de regagner les vestiaires avec un but d'avance.

Dempsey sait tout faire
Après la pause, les champions d'Europe étaient décidés à mettre les pendules à l'heure. Celle du Free State Stadium ne tournait d'ailleurs que depuis trois minutes lorsque Villa perdait un face à face avec Howard. El Guaje se créait deux nouvelles occasions, mais le gardien US se montrait intraitable. Il avait encore la main ferme pour détourner une frappe sans angle de Ramos. Le Madrilène héritait d'une nouvelle occasion dans la minute suivante, mais c'était cette fois Bocanegra qui se sacrifiait.

Loin de se recroqueviller sur leur but, les Américains profitaient de la pression espagnole pour profiter de chaque contre. Sur l'un d'entre eux, Dempsey faisait admirer sa conduite de balle pour éliminer la défense européenne, servir Landon Donovan côté droit et conclure l'action à bout portant après deux ratés de Piqué et Ramos (74', 2:0). Le dernier quart d'heure se résumait à une pression espagnole à l'image de leur prestation durant tout la soirée : stérile et brouillonne. Les deux cartons rouges distribués à Michale Bradley et Piqué en fin de match ne feront que rajouter du piquant et des émotions à une soirée qui en avait déjà produit des tonnes.

Et ce n'est encore rien par rapport aux larmes espagnoles et aux cris de joie américaines qui devraient suivre dans les heures à venir... Ce sont les USA qui disputeront la finale face au vainqueur de Brésil - Afrique du Sud. L'Espagne a craqué et se contentera de la petite finale.